Compléments pour l'article sur la notion d'art pompier.

 

Quelques définitions.

 

Il est évident que l’on ne trouve pas trace de la notion dans le Littré, aussi avons-nous sélectionné quelques définitions de l’art pompier soit tirées de dictionnaires, soit des ouvrages que nous avons consultés.

James Harding se référant au dictionnaire Larousse :

« POMPIER Adj. et n.m. Bx-arts. Fam. Et Pejor. Se dit, par allusion aux personnages casqués que l’on voit dans leurs compositions, des artistes qui traitent, sans originalité de conception ni de facture, des sujets empruntés à l’Antiquité gréco-romaine. Par extens. Se dit des artistes pratiquant l’académisme. Se dit des littérateurs qui traitent de sujet rebattus, emploient de nombreux lieux communs, etc., et dont le style est emphatique et prétentieux. »

Notons ici, que le terme est considéré comme péjoratif et familier, et non comme une notion historique valable. Quant à la définition, elle exclue bon nombre de peintres que ce soit par les sujets, comme par le talent (ainsi nous avons beaucoup de mal à voir chez Laurens ou chez Cormon – qui peint des épisodes de la Bible avec des hommes des cavernes – un manque d’originalité…).

Reprenons la définition multiple offerte par Louis-Marie Lécharny :

« Ainsi, pour conclure, le terme « pompier » désigne-t-il tour à tour : une thématique, un style daté qui évolue lui-même avec le temps, une situation, un jugement de valeur, une insulte, la désignation imagée d’un style artistique apprécié. »

Où l’art de ne pas donner une définition unique à une notion qui, on l’aura compris, n’est toujours pas clairement exposée.

Enfin, citons le Petit Larousse, 2003.

« Pompier, ère adj. D’un académisme emphatique, en parlant d’un style, d’un art, ou de quelqu’un qui le pratique. <> n.m. 1 Arts, style, genre pompier. 2 Artiste pompier.

Pompiérisme n.m. Art pompier. »

D’une part la notion péjorative semble avoir disparu, d’autre part la notion est même devenue un « isme » ! Cependant la définition en reste vague et peut englober bon nombre d’artistes. De plus il n’est jamais question de nationalité du courant, de date ou quoi que ce soit permettant d’éclairer véritablement le lecteur…

Nous préférons donc adopter le postulat de Jacques Thuillier qui fait de la notion de peinture pompier un concept à redéfinir, voire à définir.

 

Chanson d’atelier de 1840, Le Pompier, tirée de l’ouvrage de Louis-Marie Lécharny.

 

On dit quelque fois au village

Qu’un casque ça sert à rien du tout

Ça sert à donner du courage

A ceux qui n’en ont pas du tout

Un casque de pompier

Ça fait presque guerrier

On nous raconte dans l’histoire

Que les Romains et les Gaulois

Ces fils chéris de la victoire

Portaient des casques autrefois

Le casque est donc un héritage

De tous ces valeureux guerriers

Et si nous l’avons en partage

C’est que nous sommes pompiers

Comme eux

 

Citation de la Sœeur de Jocrisse, une pièce de Varner et Duvert, jouée en 1841, tirée de l’ouvrage de Louis-Marie Lécharny

 

Jocrisse devant Léonidas de David s’exclame : « […] Ils se battent tout nus ! Ah ! non, non, ils ont des casques… C’est peut-être des pompiers qui se couchent […]… »

 

Cette citation ainsi que la chanson précédente, nous montrent notamment à quel point les pompiers pouvaient être ridiculisés dans la société du 19ème siècle, étant considéré comme des hommes n’ayant pas le courage nécessaire pour être militaire et porter un véritable uniforme.

 

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